(4) Faut-il faire confiance à un entrepreneur ?

un mur de soutenement instable


Exposé

Un confrère architecte me contacte pour vérifier la stabilité d'un nouveau mur de soutènement édifié sur l'axe limite entre deux propriétés pour soutenir les terres du voisin B et permettre un aménagement plus grand de la cour de son client A.

Constat

  1.  Les terres de remblais remise devant le mur sont presque plus hautes que le niveau du terrain naturel chez le voisin A au point de déborder sur l'escalier à droite.
  2. Absence d'étançons sous l'escalier du voisin B en dessous duquel il y a un vide.
  3. D'après le propriétaire qui a assisté aux travaux, il n'y avait aucune barre à béton dans la semelle de fondation ni de liaison entre cette maigre fondations non armée et les armatures des blocs STEPOC.
  4. En atteste une ligne de pavés mise entre la semelle de fondation et le mur en blocs STEPOC armés.
  5. L'épaisseur de la semelle est de 15 à 20 cm seulement et elle ne forme pas un L avec le mur pour renforcer la butée du mur lorsqu'il sera chargé.
  6. Il n'y a aucune ouverture de drainage à la base du mur.

Coupe type d'un mur de soutènement STEPOC
Coupe type d'un mur de soutènement STEPOC

Commentaires

 Si on avait terminé les travaux en remblayant derrière le mur, nul doute qu'un hiver va suffire pour renverser ce mur réalisé en dépit du bon sens.

  1. Les fondations ne descendant pas à une profondeur suffisante hors gel, elles vont bouger.
  2. Les fondations n'étant pas reliées aux blocs STEPOC et ne formant pas un L avec ce mur, c'est contraire aux règles de l'art et aux instructions du fabricant qui aurait pu faire gratuitement les plans de ferraillage et de fondations !
  3. Le mur ne tient donc que par son poids uniquement et des blocs de 20 cm de large sont, à cet égard, totalement insuffisant.
  4. Un remblai léger en billes d'argex, par exemple, finira quand même par pousser le mur, car il y a très peu d'espace entre ce mur et les terres du voisin.

Conclusions

 Il faut tout démolir et refaire totalement ce mur suivant les instructions très claires du fabricant, à savoir,

  • profondeur de fondation hors gel, au moins 80 cm
  • fondations formant un L avec le mur,
  • fondations armées avec des barres de liaison à celles du mur STEPOC armé,
  • épaisseur du mur à vérifier suivant la hauteur et les calculs de l'ingénieur.


Mon conseil

De nouveau, il n'y a pas eu d'architecte pour diriger ce chantier. Les propriétaires ont fait confiance à un entrepreneur non seulement incompétent, mais aussi ignorant qu'il pouvait demander gratuitement à STEPOC de calculer le mur pour établir la largeur des fondations, les armatures nécessaires, leur positionnement, etc. avec une profondeur hors gel.


© 2018 - Jean GLAUDE, ingénieur civil architecte

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